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Jean-François Aillet - Sculpteur / Designer - Projets en cours

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Journal de Bord

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JFA raconte sa rencontre avec Rüdiger Axel Westphal

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Répartition géographique
des prélèvements

"Le Solitaire... des marées"

C'est quoi ce projet ? 

 

Biographie

Nom : Aillet
Prénom : Jean-François
Né le 22 septembre 1961
en Normandie

Développement

Chronologique

Parcours artistique

Formations

Dossier Médicis

 

Rencontres

JFA raconte
ses rencontres avec :

Jean Moré

Mariyo Yagi

Bob Lens

Rüdiger A. Westphal

Pascal Pithois

He,Jian

Phan Kim Dien

Inge van Kann

Ryosuke Cohen

Azim Shabal Nawabi

Natacha Androusov

Kaïdin M Le Houelleur

 

Témoignages

Ils se sont exprimé
sur le travail de JFA :

Pierre-Emmanuel Muller

Pierre Jaccaud

Joël Hubaut

Francis Vallat

Christian Lambert

Renaud Bonneville

Sylvain Sauvage

Patricia Cheval

Isabelle Schmid

Céline Lacaille

 

Portrait audio
sur JFA

Jean-Bernard Hollman

 

Portrait osé
Ancêtres

Fils de marin

...à l'occasion d'un périple à travers les îles anglo-normandes

JFA et Rüdiger Axel Westphal, ancien élève de Joseph Beuys, café des artistes, Jersey.

…J’ai rencontré Rüdiger Abshalom Westphal pour la première fois le 20 juillet 2005 à Siouville à l’occasion de la 3ème Biennale des Châteaux de sable cARTed. Là, nous avons fait connaissance et passé quatre jours ensemble avec une cinquantaine d’artistes. Ensuite, nous sommes partis tous les deux visiter les îles anglo-normandes Jersey et Guernesey. Là, Rüdiger m’a collecté du sable à Jersey où j’ai pris cette photo qui illustre ma troisième carte postale d’artiste. Après notre voyage dans les îles, devenus frères de mer, nous avons continué notre route maritime en visitant tous les deux le Cotentin, le cap de la Hague, le nez de Jobourg, le plus petit port de France Port-Racine au détour duquel nous sommes allés voir le jardin de Jacques Prévert après quoi nous sommes allés nous recueillir sur les tombes de la famille Prévert. Ensuite, j’ai invité Rüdiger à venir passer quatre cinq jours à Amfréville dans la maison de mes parents. Là, nous avons réalisé « Peace-Action = Gun-Cutup » en découpant avec mon père Louis Aillet, Rüdiger et moi-même, un Mauser Kar 98 K ramassé par mon père en Normandie en 1944 sur les plages du Débarquement et nous sommes allés à la pêche aux moules dans la baie de Sallenelles où elles sont pêchées depuis plus de 1000 ans. Nous nous sommes appris les techniques pour les déguster en famille de la façon la plus simple, la plus naturelle et la plus humaine qui soit, celle de partager le repas ensemble avec mes sœurs, mes parents, mes beaux-frères, mes neveux et nièces et Rüdiger.

La seconde fois que j’ai rencontré Rüdiger, c’est à La Haye aux Pays-Bas à l’occasion de la publication et de la signature de ma troisième carte postale d’artiste à la De Wrije Academie avec le réseau cARTed où j’ai mis Rüdiger à l’honneur en train de me collecter du sable pour mon projet de collecte de matière première lancé sur 5 ans (2005/2010). Après la rencontre avec le réseau cARTed à la De Wrije Academie, Rüdiger et moi sommes partis tous les deux de Den Haag jusqu’au nord des Pays-Bas où Rüdiger m’a fait un immense cadeau. Il m’a amené voir la digue qui sépare la mer du nord de la mer intérieure des Pays-Bas, la Ijsselmeer, en passant par Leiden, Hoofddorp, Amsterdam, Purmerend, Hoorn, Wieringer Werf, Den Oever, Breezanddijk, Zurich, Sneek, Joure, Heerenveen, Meppel, Zwolle, Apeldoorn. Là, à Apeldoorn, Rüdiger m’a fait le plus beau cadeau de ma vie. Il m’a amené à Hoenderloo et m’a fait visiter le Kröller-Müller Museum en me servant de guide du haut de ses 61 ans avec tout l’héritage de ses acquis de professeur d’art et d’ancien élève de Joseph Beuys. C’est le plus beau cadeau que Rüdiger pouvait me faire quelques jours avant mes 44 ans. Je ne vais pas oublier ce moment où nous sommes montés tous les deux jusqu’au sommet de l’escalier de Krijn Giezen. Une ascension qui se mérite, que le petit homme de 52 kg que je suis ne peut que mesurer de façon très émue quand l’on sait que mon accompagnateur dépasse les 120 kg. Respect, simplement du respect, c’est ce que j’ai ressenti durant les haltes de son effort en escaladant ces marches. Après le Kröller-Müller Museum, nous avons roulé jusqu’à Euskirchen, en Allemagne, en passant par Arnhem, S-Hertogenbosch, Eindhoven, Maastricht, Köln. Nous sommes arrivés à Euskirchen le soir du dimanche 18 septembre 2005. Là, nous sommes allés manger dans un bon restaurant pour fêter cette arrivée avec la fatigue de la route. Il faut voyager ensemble pour que puissent se forger les grandes amitiés. C’est ce que nous avons fait et c’est ce que nous nous appliquons à faire tous les deux depuis que nous nous sommes rencontrés. Il en va ainsi des rencontres qui nous marquent. Elles s’imposent à la vie. Il nous appartient de savoir leurs faire de la place. Cela porte un nom. Cela s’appelle VIVRE ! Avec Rüdiger, nous sommes tout simplement dans la vie. Ce chemin que nous avons parcouru tous les deux s’est imposé à nous sans effort. Nous sommes en chemin sur le chemin de la vie. Simplement parce que nous sommes et pour ce que nous sommes, sans maquillage, sans chercher à jouer avec les apparences mais tout simplement en nous contentant d’être et tout naturellement d’être là. Nos yeux nous guident pour regarder. Rüdiger m’a guidé pour me montrer ce que mes yeux devaient voir à travers les siens et j’ai regardé ce qu’il m’a montrait. Je lui ai montré ce que je regardais. Nous nous sommes guidés l’un l’autre sur ce que nous avions à voir ensemble et sur ce que nous devions voir sur ce chemin de vivre. C’est un partage, une communion. Quoi demander de plus que cela dans le fait de vivre ? C’est déjà tellement essentiel. Depuis que nous nous sommes rencontrés, nous nous guidons. Qui connaît la route de la vie ? Qui sait dire par quel chemin elle doit passer ? « L’invitation à la rencontre est une invitation au voyage », c’est par ce chemin que nous nous sommes croisés et rencontrés via le réseau cARTed, dont la devise est « The junction of the century », et depuis nous voyageons. Après la mer du nord, Rüdiger m’a guidé jusqu’à Altenahr pour me montrer les rippels-marks de la plage fossilisée au flanc des montagnes, une mer figée dans le temps de la vie. Là, il m’a montré le trou de l’ange puis nous avons escaladé la montagne pour aller voir le trou du diable. Là, j’ai pris une série de photos. Il y avait une belle lumière, feutrée. J’ai adoré ce moment. J’ai pensé là à mes grands-oncles morts au cours de la première guerre mondiale. J’ai pensé là à toutes ces vies. J’ai pensé là au reste du monde. J’ai pensé à toutes ces vies passées là qui ne sont jamais allées voir le reste du monde. J’ai pensé au « Nid de l’aigle ». J’ai pensé à toutes ces vallées encaissées où la lumière du jour, la lumière de la vie, disparaît très tôt le soir pendant qu’ailleurs elle brille encore. J’ai pensé à ces heures sombres de l’histoire qui viennent à peine de se dérouler dans l’instant face à ces plages figées dans la roche. J’ai pensé à toutes ces vies passées là en direction des camps de la mort. J’ai vu et j’ai regardé ce trou du diable en pensant à toutes ces vies qui ne sont jamais allées à Jersey, qui ne sont jamais allées à Guernesey, qui ne sont jamais allées voir la mer du nord et qui ne sont jamais allées visiter le Kröller-Müller Museum inauguré en 1938. J’ai ressenti à ce moment-là du froid au fond de mon cœur, tellement de froid, que cela ne saurait être jamais ressenti comme un simple « détail de l’histoire ». Ensuite, nous avons continué à rouler dans la vallée, suivant une route escarpée tracée dans la roche comme un cours d’eau qui se serait tracé sa voie sans nulle autre échappatoire possible que celle de suivre l’abrupte rocailleux naturel des montagnes offrant difficilement le retour possible. J’ai mesuré là tous ces espaces enfermés. J’ai eu envie de mer. J’ai ressenti au fond de moi à ce moment ce besoin de revoir la mer. Je me suis imaginé au fond de mon âme tous ces hommes venus hier de la mer, par la mer, pour libérer l’Europe du diable et qui se sont heurtés, confrontés, dans ces vallées, à tous ces trous du diable. Là, j’ai mesuré toutes les difficultés rencontrées hier par tous ces hommes venus se battre là pour libérer l’Europe et qui se sont heurtés à toutes ces forteresses montagneuses naturelles escarpées.

Le 21 septembre au soir, Rüdiger m’a offert le restaurant. Il m’a amené dans un restaurant mongol, pour me fêter mon anniversaire, mes 44 ans, lui qui est né en 1944. Entre le « Ici » et le « Là-bas », c’est bien plus le moment que l’endroit qui compte, qui importe, vivre le présent, vivre le moment, vivre l’instant, être tout simplement dans la vie en mesurant ce qu’il a fallu de temps pour arriver jusqu’à ce présent. Cet homme ne spécule pas, ne triche pas, il est naturellement bon, généreux, humain, sensible, observateur. Son sens de la relation aux autres est basé sur une éthique qui obéit à des valeurs morales nobles. Il se moque totalement des apparences tant il a compris depuis longtemps déjà que le vernis superficiel des « apparaître » externes est bien fragile et futile. Aussi va-t-il à l’essentiel. Je l’ai vu marcher dans les îles. Je l’ai vu escalader des falaises. Je l’ai vu monter des marches. Je l’ai vu rouler durant des heures. Je l’ai vu garder son calme en toutes ces circonstances. Ce que je peux dire à propos de Rüdiger Abshalom Westphal, c’est que nous sommes devant lui face à un homme bon et devant un grand homme.

Durant mon séjour d’une semaine dans son atelier en Allemagne, il m’a amené voir dans les douves d’un château une trentaine de sculptures originales d’Arno Breker, le sculpteur officiel d’Adolf Hitler. J’ai été impressionné. Mais ce qui m’a vraiment le plus impressionné, c’est lorsqu’il m’a amené voir des trous restés vides dans des rues, entre des maisons, avec devant, pour seule indication, des plaques commémoratives indiquant « ici était la synagogue… détruite en 1938… ». J’ai ressenti là du vide, un vide étrange. Après, Rüdiger m’a amené voir la maison natale de Max Ernst après que nous ayons projeté à la Marienshule le film « Peace-Action = Gun-Cutup » devant ses élèves. Après quoi Rüdiger et moi avons programmé les dates pour exposer « Peace-Action = Gun-Cutup » dans sa galerie en Allemagne en 2006 du 6 juin au 8 août 2006. Vernissage programmé le 6 juin 2006 à 20h00 à Euskirchen.

Jean-François Aillet
Sculpteur

 

 

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Voir Carnet de voyage résumé en images

 

 

Prélèvement international de matière première

Intention : Faire rassembler le plus rapidement possible, par 7000 personnes à travers toute la planète, 7000 sables de toutes les mers du monde afin de faire venir la silice nécessaire pour réaliser le diamant destiné à aller coiffer le projet "Le Solitaire... des marées" et concevoir une place publique destinée à rassembler les sables de toutes les mers du monde autour de ce projet.