Portrait Fractal
Project : En 30 ans, il en a produit
un peu moins d'une centaine, comme celui-là, à travers le monde. En 2007, il
m'avait déjà fait l'immense honneur de m'offrir mon
►
profil
lorsque je l'avais rencontré pour la première fois. Là,
quand j'ai découvert ce que ma factrice est venue m'apporter
dans ce rouleau posté depuis le Japon, j'ai immédiatement pensé
à mes compatriotes... Ryosuke Cohen a 70 ans. Il a été opéré
d'un cancer de l'estomac où on lui a enlevé la moitié de
l'estomac. Là, je trouve que ce bonhomme a franchement des
tripes ! Bon, ben maintenant, il va falloir que je le fasse
encadrer et que je lui trouve une place de choix... Va falloir
que je pousse les murs !!!
Elle va être cool, la Marie-Louise...
JFA signant, en
Allemagne, le carnet de voyage de Ryosuke Cohen, à
l'occasion de son tour d'Europe en 2015, après avoir
enrubanné Ryosuke Cohen avec cette
►
Credencial
Le projet Brain Cell de
►
Ryosuke Cohen a débuté en 1985. Le grand artiste
d'Osaka y reprend des images et des tampons qui lui sont
envoyés du monde entier par le réseau du mail-art. Des
images de toutes les formes et de toutes les couleurs en
provenance de plus de 80 pays.
Parallèlement, il a lancé en 2001 son Fractal Portrait
Project, un autre projet au long cours, qui s'inscrit
dans la tradition artistique japonaise du travail sur le
temps et la durée. Ryosuke est le fils d'un auteur de
haïkus bien connu au Japon, Jyunichi Koen.
Voir la
vidéo de la ►
CREDENCIAL
utilisée pour faire honneur à Ryosuke Cohen
lors de ce
►
HAPPENING
en sachant que je
suis allé à pied à sa rencontre.
Qu'avons-nous, là, en présence iconographique et en
lecture ?
Un homme qui se tient debout sur un tapis. Cet homme est
âgé de 70 ans. Il est japonais. C'est un très très grand
artiste japonais. Il fait partie de cette génération de
l'après Hiroshima et Nagasaki. Il se tient là debout, du
haut de ses 70 ans, comme un Samouraï, avec une telle
dignité qu'il impose le respect surtout quand l'on sait
que l'on vient de lui enlever la moitié de son estomac
des suites d'un cancer. Il sait et il connaît
parfaitement ce qu'ont été les après de ces deux bombes
atomiques. Il a fait carrière dans le domaine de l'art
au point qu'il en est devenu une icône de référence
internationale incontournable dans le domaine du Mail-Art, une figure adulée et reconnue à travers le
monde. Quand je le rencontre, là, en Allemagne, c'est la
deuxième fois que nous nous croisons dans la vie. Nous
ne parlons pas la même langue. Nous nous comprenons
uniquement en anglais. Il sait ce que je fais. Il a lu
ce que j'ai écrit sur lui. Il m'interroge sur la manière
et sur les outils que j'ai utilisé et comment j'utilise
les supports pour faire venir les sables. C'est notre
point commun de référence. Nous utilisons tous les deux
la Poste au niveau international pour faire venir des
choses sur la durée, lui des tampons, moi des sables et des photos.
Aussi, pour le remercier de l'immense cadeau que je
comprenais à cet instant qu'il allait me faire, je lui ai demandé de
se tenir debout sur ce tapis et je lui ai déroulé devant
ses yeux quelque chose de très précieux que je ne montre
que très rarement :
►ma Credencial.
Quand je
suis arrivé pour la troisième fois de ma vie à
Compostelle, à
Saint-Jacques-de-Compostelle, à Santiago de Compostela, en 2013 et en 2014, les
responsables du bureau des enregistrements des Compostela ont arrêté la foule des pèlerins
devant moi lorsque je leurs ai amené et présenté cette Credencial.
Il faut y être allé et il faut avoir vécu cela pour le
comprendre et en comprendre le sens et la portée tant je puis vous dire que cela fait vraiment
quelque chose lorsque des gens officiels arrêtent devant
vous une file d'individus de plus de 250 personnes venus
du monde entier, des
gens qui viennent de partout et qui viennent de
marcher pendant des centaines et des centaines de
kilomètres pendant des semaines voire des mois.
Croyez-moi, à ce moment-là, vous êtes regardé vraiment
de la tête aux pieds. Ils m'ont dit et ils m'ont alors
demandé, lorsque je leurs ai sorti cette Credencial :
"C'est quoi, ça, Monsieur ?" -- Je leurs ai dit et
répondu : "C'est ma Credencial." --
"Comment cela,
c'est votre Credencial ?" -- "Oui, c'est ma Credencial.
Elle représente et elle est la trace tangible de mes 15.000 km à
pied le long des chemins patrimoniaux. La lanière en
cuire qui l'entoure, c'est ma ceinture d'écolier quand
j'allais à l'école communale et le bâton qui
m'accompagne, j'ai joué dans l'arbre où il a poussé
quand j'avais 10 ans, il a poussé en même temps que moi,
c'est du buis, il connaît tous mes printemps, tous mes
étés, tous mes automnes et tous mes hivers. Je l'ai
culassé avec une douille allemande de 20 mm tirée le 6
juin 1944 à Omaha la Sanglante et, ensuite, je suis allé
lui faire faire le tour de l'Europe. Cela a été mon
pèlerinage comme pour mieux m'aider à digérer cette
guerre qui a bercé toutes les histoires de mon enfance
et de ma vie d'adulte." -- Là, tout le
monde s'est arrêté. J'ai eu un doute de lecture et de
lisibilité de la situation quand mes yeux ont commencé à
s'embrouiller. Je me suis ravisé et j'ai dit : "OUI,
c'est ma CREDENCIAL." -- Là, une personne est venue vers
moi, a installé un panneau "STOP" derrière moi pour
arrêter tout le monde devant le bureau d'enregistrement
et m'a demandée de la suivre, en prenant dans ses mains
cette Credencial. Ils m'ont alors fait passer derrière
le bureau des enregistrements avec mes deux sacs à dos
et ils ont déroulé entièrement ma Credencial sur les 10 m linéaires du
comptoir pour en montrer tous les tampons, puis ils sont
allés chercher un journaliste afin d'immortaliser cette
situation. Tout le monde s'est arrêté. A cet instant,
j'ai compris qu'il y avait un truc que je ne comprenais
pas. Ils m'ont dit alors : "Monsieur, vous devez savoir
une chose, depuis plus de 25 ans que nous sommes-là à
voir passer des gens qui viennent du monde entier,
nous n'avons jamais vu un truc pareil, une Credencial
comme celle-là. Jamais personne ne nous a apporté un tel
document." -- Aussi, vous devez savoir une chose :
"Votre document est tellement précieux que sa place doit
être au Musée de la Cathédrale." -- Là, je me suis
ravisé et j'ai dit : "Bon, pour le Musée, on va attendre
un petit peu ! Pour l'instant, je vais continuer à aller
la faire tamponner encore un petit peu, je ne suis pas
vraiment pressé." -- C'est avec ce document précieux,
très rare, sinon singulièrement unique, que j'ai
enrubanné Ryosuke Cohen pour le remercier de m'avoir
fait l'immense honneur de me faire mon Fractal Portrait.
Ici avec
►Marek Kaminski,
Grand explorateur polaire, le premier homme de l'Humanité à
avoir traversé, la même année, sans assistance, et le Pôle Nord
et le Pôle Sud. Quand je me suis occupé de lui,
► à Bordeaux, avec
Martine Brosse, où nous l'avons accueilli à la Maison des
Pèlerins de Bordeaux, Marek venait de marcher, ce jour, 52 km.
Il était parti du Nord-est, de la Russie, quelques mois plus
tôt... Il y a des trajectoires, comme cela, qui se croisent dans
la vie, où certaines personnes finissent par se rencontrer.
Les 5 empreintes
digitales de Marek Kaminski laissées, en guise de
dédicace, par Marek Kaminski, à Bordeaux, sur le livre
du "Solitaire... des marées" !!!
De gauche à droite :
Martine Brosse, 15 ans de Contrôle aérien
pour l'Armée Française et 20 ans de Contrôle aérien
pour l'Aviation civile et JFA, 15.000 km de marche à
pied, histoire de bien garder les pieds sur terre.
Ici, tous deux réunis dans nos fonctions respectives
d'Hospitaliers des Amis de
Saint-Jacques-de-Compostelle, à la
►
Maison du Pèlerin de Bordeaux,
en juin 2015. Merci Martine, ce fut un Honneur
d'avoir pu servir avec toi
►
Marek Kaminski et tous les autres. Au plaisir de
vous revoir toutes et tous.
Lui, un ancien béret vert
de l'Opération Bonite qui a sauté sur
►
Kolwesy, qui m'a confié des choses qui font que, parfois, tard, un soir, on voit s'écrouler en larmes
comme un gros bébé une telle force de la nature
lorsqu'il explique ce qu'il a du faire, mais c'était
les ordres, comme tri sélectif...; elle, une pèlerine partie de
Lausanne, en route vers Santiago; lui y est allé deux fois déjà,
comme un exutoire pour chasser ses démons, et quels démons...,
quand on sait...
Mathieu
Deneyrolles, de Manciet, un soir, j'ai posé mes sacs
dans son auberge et il m'a fait à manger comme un chef.
Merci Mathieu pour ce moment.
".../... D’abord, le titre de l’exposition, AURORALES, je l’ai
emprunté à Verlaine. Dans la première section de son recueil Poèmes
Saturniens (1866), Verlaine, pour parler de l’angoisse et de son
angoisse en particulier, recoure à l’ image poétique suivante : le
jour se lève sur un paysage sombre, si ravagé, que les lumières et
les couleurs de l’aube rejoignent déjà les lumières et les couleurs
du couchant. L’aubade triste du jour est déjà teintée des couleurs
mourantes de la finitude du jour. Même la nature nourricière a
laissé place à un vaste foyer de désordres et incertitudes.
J’emprunté à Verlaine l’expression, le contexte et le sens :
aurorales pour dire l’angoisse devant un monde effondré sur ses
propres plaies, gangrenées par la recherche éhontée d’un taux de
profit le plus en plus fabuleux !
Cette angoisse provient tout d’abord, de la guerre. Une guerre
rampante qui agresse peuples et pays dominés dans un lointain… si
proche, qu’on entend déjà ses furies, tel le vol menaçant d’une nuée
de bourdons. Les changements climatiques catastrophiques et la
révolte chaotique de la nature, ajoutent à la morbidité des jours
une étrange inquiétude faite à la fois de certitudes évidentes et de
folles rumeurs. Devant tant de signes avant-coureurs d’un désastre
pourtant annoncé de longue date… les hommes se découvrent désarmés,
figés, impuissants .
Dans
la symbolique des couleurs, le noir suggère le deuil, la mort. Dans
ma peinture, c’est le rouge qui est porteur de la douleur, du feu,
des violences et destructions, mais aussi de la révolte, du cri de
douleur et espoir des victimes; pas de n’importe quelles victimes,
mais des victimes conscientes de la nature des agressions qui
subissent les hommes et la terre. La dualité dialectique du rouge
est donc la couleur dominante de ma palette.
Par
bien des aspects, l’angoisse de notre présent rejoint le climat
social des années 20 et 30 du siècle dernier. Les peintres et
plasticiens du courant expressionniste allemand on su le traduire et
exalter dans de véritables toiles-manifeste. Avec AURORALES
j’accroche ma petite wagonnette aux wagons-lumière d’Otto Dix,
George Grosz, Jean Heartfield et tant d’autres, à qui je rend
hommage.
A
l’École Estienne, j’ai appris le graphisme et la fabrication; plus
tard, avec Mme Papellard du CFJ, j’appris la rigueur de la maquette
de presse que j’ai pratiqué pendant de longues années. En tant que
plasticien, je me revendique d’un réalisme magique qui associe aux
transpositions figuratives du réel, les images et les formes
mouvantes du rêve, manifestation majeure de l’inconscient. Par le
collage d’objets, de mots et de situations dans un langage à la fois
poétique et plastique, je traduis par le trait et de la couleur, les
cheminements de la pensée agissante.
La
pittura é cosa mentale, comme le disait dans une fulgurance Leonardo
di Vinci. Dans cette perspective, la peinture, au regard d’autres
disciplines, est un outil expérimental de connaissance du monde.
.../..."
Vous est offerte ici,
en lecture visuelle et poétique,
cette petite correspondance
d'artiste reçue de
►
ZAVAROF
dans ma boîte aux lettres.
Je vous laisse apprécier.
Cologne (Köln) /
Euskirchen :
Marche en Allemagne à la rencontre de Noriko Shimizu et Ryosuke Cohen,
en provenance du Japon. C'est la seconde fois que nous nous rencontrons.
Le projet Brain Cell de
►Ryosuke Cohen
a débuté en 1985. Le grand artiste d'Osaka y reprend des images et des
tampons qui lui sont envoyés du monde entier par le réseau du mail-art.
Des images de toutes les formes et de toutes les couleurs.
Parallèlement, il a lancé en 2001 son Fractal Portrait Project, un autre
projet au long cours, qui s'inscrit dans la tradition artistique
japonaise du travail sur le temps et la durée. Ryosuke est le fils d'un
auteur de haïkus bien connu au Japon, Jyunichi Koen.
tous les sables rassemblés pour
"Le Solitaire... des marées"
le long
des itinéraires des
Chemins des étoiles
The Walking
Pilgrim : La Référence !
Changement de lieu
Changement d'échelle
Objectif : Créer le
Refuge des
Pierres Sacrées. Je recherche un lieu situé entre
le 1/4 Sud-Ouest de la France et le Nord-Ouest de la
Péninsule ibérique pour installer 2 rangées de 15 lits
superposés autour des sables.
Cet endroit doit être
impérativement situé le long d'un des itinéraires du
Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Je souhaite
passer un partenariat et une convention avec une
structure en vue de présenter de façon permanente les
1200 premiers sables et les 1200 premiers portraits
arrivés à ce jour pour le "Solitaire... des marées"
jusqu'à rassembler les 7000 portraits et les 7000 sables
souhaités autour d'un lieu Référent autour de la marche.
pour m'aider à
amener les sables
où aboutissent tous les chemins d'Europe aux abords de
Santiago de
Compostela
1er
itinéraire culturel européen
classé au
patrimoine mondial de l'Humanité. C'est là,
quelque part le long d'un de ces chemins, que doivent être
présentés
tous les portraits et tous les sables.
De gauche à droite : Martine Brosse, 15 ans de Contrôle aérien pour l'Armée
Française et 20 ans de Contrôle aérien pour l'Aviation
civile et JFA, 15.000 km de marche à pied, histoire de bien
garder les pieds sur terre. Ici, tous deux réunis dans nos
fonctions respectives d'Hospitaliers des Amis de
Saint-Jacques-de-Compostelle, à la Maison du Pèlerins de
Bordeaux, en juin 2015. Merci Martine, ce fut un Honneur
d'avoir pu servir avec toi
►
Marek Kaminski et tous les autres.
Au plaisir de vous revoir toutes et tous.
où nous avons eu, tous les deux, l'immense honneur
.../... Ils viennent du monde entier. Ils y
arrivent toutes et tous en marchant. Ils sont
soit athées, soit bouddhistes, soit animistes,
soit chamanistes, soit judéo-chrétiens, soit
chrétiens, soit de n'importe quelle autre
confession ou de n'importe quelle autre
obédience ??? Personne ne les embêtera jamais
avec cela sinon les crétins et l'on espère qu'il
n'y aura pas trop de crétins en chemin pour les
empêcher de marcher pour leurs permettre d'y
arriver. Lorsqu'ils y arrivent, ils s'y
écroulent toutes et tous en pleurant. Ce n'est
pas leur vie qu'ils voient mais tous les leurs
d'un seul coup, toutes celles et tous ceux qui
les ont précédé, depuis leurs ancêtres jusqu'à
leurs petits corps qu'ils perçoivent faible et
qu'ils ont su éprouver pour leurs permettre un
jour d'être là à ce moment précis dans une vie.