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Le lieu : Le mur de l'église
de Berango
Chaque territoire
possède sa propre histoire et chaque lieu possède en lui la trame
inscrite d’un champ du social qui lui confère une identité
particulière. Une identité à la richesse souvent surprenante,
parfois dramatique. Cela donne, à certains territoires particuliers,
cette sensation étrange qu’ils sont chargés de quelque chose que
l’on ressent mais que l’on ne comprend pas immédiatement ou que l’on
ne sait pas vraiment définir. C’est dans l’atmosphère du lieu, comme
l’on se plaît à dire. Cette caractéristique particulière du lieu
n’est pas sans intérêt. Elle recèle bien souvent en elle des traces
indélébiles et insoupçonnables qui sont la marque profonde du
territoire et de son appropriation par les hommes. Chaque
territoire, le plus petit soit-il, possède en lui, inscrite quelque
part, cette marque distinctive qui le caractérise. Il n’est pas de
territoire au monde qui ne possède une charge particulière qui le
caractérise.
Sub-territorialités
spatio-temporelles d’espaces vécus, si je puis m’exprimer ainsi.
Capter et tenter de faire entrer en résonance cette énergie si
particulière qui est liée au souvenir du territoire.
En passant cette
frontière particulière et en entrant dans ce genre de
considérations, la Sculpture qui est ici en devenir cesse d’être une
sculpture “ronde-bosse”. Elle devient véritablement un espace
sculptural. Le champ des implications d’un tel espace s’en trouve
modifié. Il fait intervenir des registres qui, pour le moins,
appartiennent plus aux sciences humaines et à la géographie sociale
qu’à l’histoire de l’art de la Sculpture. Cette démarche sculpturale
de collectes pour un projet de sculpture amène ces collectes à la
lisière d’un monde qui implique une lecture du lieu et de l’espace
sous des angles imbriqués. Ce qui correspond bien à cette époque de
mondialisation où le tramage des imbrications se trouve renforcé par
des rapports humains et des échanges de plus en plus interculturels
et combien complexes et difficiles à gérer.
Du déracinement à l’interculturalité : Quel plus petit dénominateur
commun peut permettre aux uns et aux autres de se trouver reliés au
tout à la suite d’une perte des repères ou de racines ?
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Galerie des visuels
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Collecte spéciale N° 0121 de JFA "
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Je ne sais dire exactement ce
qui a tout d'abord attiré mon attention, en ce lieu, devant
cette église de Berango. Je n'y étais jamais venu. Je
n'étais jamais venu au Pays basque espagnol. J'ai ressenti
devant cette église une sensation très étrange, comme une
impression d'y être déjà venu alors que je n'y avais jamais
mis les pieds. En douze jours de mon séjour sur place, j'y
suis retourné à trois reprises au cours de trois longues
marches de deux heures chacune. Ce n'est qu'au cours de la
troisième marche que j'ai commencé à comprendre les
imbrications des architectures en place, les enchevêtrements
successifs des différentes époques. Une seule certitude, je
dois y retourner voir de plus près pour comprendre et me
faire traduire
ce livre qui relate les traces successives des
40.000 ans de présences humaines à Berango.
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Photos
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Collecte spéciale de JFA N° 0121 "
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